Pissenlit, Taraxacum dens leonis, astéracées
Noms vernaculaires : chopine, cochet, couronne de moine, dent de chien, dent de lion, salade de taupe, tête de moine, tête de moineau, or du pré, florin d’or, fleuron d’or, pisse chien, laitron, lait de chien, liondent, salade de taupe, queue d’aigle, chou de cochon, cramaillot…anglais : dandelion
Au printemps le Pissenlit éclaire les champs de ses rayons de soleil végétal. Sa fleur s’épanouit, comme par magie, à la chaleur des rayons de l’astre auquel elle tente de ressembler. Elle peut rester fermée aussi longtemps qu’il le faut, elle ne s’ouvre que si le soleil pointe son nez. Couche-tôt et lève-tard. Le Pissenlit a plutôt la belle vie, pas compliquée. Il faut dire que dans cette vocation de toute espèce à se reproduire, le Pissenlit est champion toutes catégories. Il ne s’est pas contenté comme la plupart d’une ou deux méthodes, non, il lui fallait toutes les méthodes.
La graine je lui accroche un petit parachute, le bouturage de racine au cas où on me brouterait toutes mes fleurs, l’autofécondation au cas où il n’y aurait que moi dans les parages et la parthénogénèse, en dernier recours, le clonage ça peut servir.
Notre Dent de Lion n’a pas les deux racines dans le même sabot.
C’est une plante vivace solide et peu regardante sur ses conditions de culture, ce qui n’est pas pour nous déplaire car nous avons beaucoup de façons de profiter de sa généreuse nature.
Qui n’a pas soufflé enfant sur une tête de pissenlit ? la tradition populaire veut que le nombre de ses akènes restés en place indique le nombre d’années qu’il reste avant le mariage, ou l’heure qu’il est, où combien de temps il nous reste à vivre, au choix…
Le Pissenlit est très riche, il constitue une plante remède et un aliment soin.
En cuisine
Le pissenlit est consommé traditionnellement en salade, ses feuilles les plus jeunes s’accompagnent bien d’une vinaigrette et de petits lardons.
Il est possible de le cuire et de le déguster comme des épinards ou bien de le préparer en potage.
Pour faire disparaître l’amertume, vous pouvez blanchir les feuilles dans un premier bouillon de cinq minutes, jetez l’eau et refaites une deuxième cuisson.
Ses fleurs entrent dans la composition d’un apéritif appelé Vin de pissenlit. Du sucre, de l’eau, des fleurs et la fermentation fait le reste.
Recette : 2.5 litres de fleurs (sans pédoncule vert), 5 litres d’eau, 1,5k de sucre, des raisins secs, un jus de citron, 1 cuillère à soupe de levure de bière. Faire bouillir l’eau, y mettre à infuser les fleurs. Délayer le sucre et une fois le mélange refroidi y ajouter les raisins et le citron. Mettre à fermenter avec la levure pendant trois mois. Filtrez et buvez entre amis.
La cramaillotte est une confiture réalisée avec les fleurs. Remplissez votre panier de fleurs épanouies, préparez deux oranges et un citron non traités en les coupant en morceaux. Faites cuire le tout avec 2.5l d’eau et 1.5k de sucre. Filtrez en exprimant bien le jus des fruits. Votre confiture sera selon votre temps de cuisson plus ou moins solide. Vous pourrez obtenir un « miel » ou une gelée.
Ses boutons de fleurs peuvent être préparés en câpres dans du vinaigre.
Sa racine est consommable cuite. Elle peut également, une fois torréfiée servir de succédané de café à l’instar de la chicorée. Récoltez vos racines en automne, lavez-les et coupez-les en petits morceaux. Placez-les sur une plaque et enfourner à 200° jusqu’à brunissement des morceaux afin de les torréfier. Broyez vos racines avec un moulin à café.
Une bonne place dans la pharmacie naturelle
Jetons un coup d’œil sur sa composition : inuline, Chlorophylle, taraxacine, mannitol, choline, stérols, carotène, acide folique, alcaloïdes, flavonoïdes, potassium, calcium, principes amers, acides phénols vit C, vit A, manganèse, magnésium, soufre, silice, potasse, fer.
Riche en vitamines et minéraux, il fait partie de ces plantes sauvages qui fortifient la santé.
Ses deux actions principales ciblent le foie et les reins. C’est en cela une très bonne plante dépurative.
Sur le foie , il a plusieurs actions intéressantes : il est cholérétique (stimule la production de bile), cholagogue (facilite l’évacuation de la bile) et détoxifiant.
Il est donc intéressant pour les personnes souffrant de faiblesse hépatique.
Sur les reins, il agit comme détoxifiant mais a aussi une grande action diurétique.
Le Pissenlit aide à l’élimination des calculs (rénaux et biliaires), élimine l’acide urique et fait baisser le taux de cholestérol.
Ses principales indications : foie congestionné, goutte, rhumatisme, lithiase, diabète, troubles circulatoires (hémorroïdes, cellulite), affections de la peau, drainage, constipation. Il est aussi un bon apéritif.
Comment se soigner avec le Pissenlit
Vous pouvez le consommer au printemps dans vos repas quotidiens.
Sa feuille se prépare en tisane à raison de 3 cuillères à soupe sèche (ou le double fraîche) par litre d’eau. Il est recommandé en cas de cure d’en boire un litre par jour pendant au moins quinze jours. Vous pouvez bien sûr le mélanger à d’autres plantes qui viendront compléter son action.
Par exemple avec le Cassis (feuille) et l’Ortie (feuille) : vous obtiendrez une bonne tisane anti-inflammatoire et drainante qui stimulera foie et reins de façon douce tout en apportant une compensation de vitamines et minéraux.
Vous pouvez également réaliser une teinture mère avec sa feuille, remplissez votre bocal de feuilles coupées grossièrement et recouvrez d’alcool à 60°. Laissez macérer pendant quinze jours et filtrez.
Vous pouvez enfin avec les feuilles fraîches préparer une macération à laquelle vous pouvez ajouter la racine coupée. Laissez macérer dans 1 litre d’eau pendant 2h30. Boire dans la journée.
La racine se prépare en décoction ou teinture mère.
Pour la teinture mère procédez comme pour les feuilles après avoir coupé la racine en petits tronçons.
Attention le Pissenlit mérite bien son surnom, évitez de le consommer le soir.
Au Jardin
Le purin de pissenlit favorise la croissance des autres plantes.
Faites macérer l’intégralité de la plante à raison d’un kilo pour dix litres d’eau. Filtrez et diluez la préparation à raison d’un litre pour cinq litres d’eau.
Pour aller plus loin : Pissenlit, l’or du pré de Bernard Bertrand, éditions du Terran ; Secrets d’une herboriste, Marie-Antoinette Mulot, éditions Dauphin ; Le livre des bonnes herbes, Pierre Lieutaghi, Actes Sud.