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Ortie, l'amie qu'on apprivoise

Ortie, Urtica dioica, Urticacées

noms vernaculaires : Ortie dioïque, Ortie brûlante, Ortie piquante

Urtica vient du latin urere : "brûler".

L'Ortie, il faut le dire, n'a pas la cote. Elle pique, elle brûle, elle pousse à foison là où l'on a planté ses jolies fleurs et nous oblige à y revenir à plusieurs fois, gantés jusqu'aux coudes, pour essayer de reprendre du terrain...pour qui se prend-elle? Personne ne s'extasie devant ses couleurs, ses formes et elle ne fait même pas l'effort de nous offrir une floraison ravissante, ses fleurs étant dépourvues de pétales...vraiment tout pour plaire. Revêche et têtue, il ne nous reste qu'à l'apprivoiser et la caresser dans le sens du poil. Oui, il y a un sens pour la caresser, dans l'un vous aurez les mains couvertes de cloques, de l'autre, rien, vous passerez pour celui ou celle qui maîtrise une grande magie.

Vous l'aurez compris, ce n'est pas une séductrice qui sort le grand jeu pour trouver sa place dans les jardins, peut-être aimerait-elle qu'on la laisse tranquille? Pourtant, elle fait partie de ces plantes compagnes qui étrangement suivent l'homme dans ses pérégrinations. Tellement facile à trouver, plantez-vous quelque part et faites un tour d'horizon, vous apercevrez forcément votre petite amie qui vous nargue, elle est partout. Nous devrions nous en réjouir car elle n'a pas d'équivalent dans la nature.

Si elle pousse en massifs, est-ce plus pour nous envahir que par générosité? Car de l'Ortie, on n'en a jamais assez.

C'est la plante qu'il vous faut

L'Ortie est très utile, elle nous procure une multitude de bienfaits et nous rend beaucoup de services.

L’ortie sert de refuge à de nombreux insectes. C’est également une bonne amie pour les autres végétaux car elle les nourrit et les soigne. Elle offre une fibre intéressante pour le tissage et des pigments pour la teinture végétale. Elle est communément employée dans les campagnes en complément alimentaire pour fortifier les animaux.

Au Jardin

Qui ne connaît pas le purin d'Ortie? Macération de la partie aérienne dans de l'eau qui dégage une délicat parfum...

Pour l'utiliser comme engrais et fortifiant pour vos plantes : 1kilo d'orties pour 10 litres d'eau, laissez macérer environ une semaine, vous sentez quand c'est prêt.

Filtrez et diluez à 10 % dans de l'eau avant d'arroser vos plantes.

Pour l'utiliser comme répulsif pour les insectes : 1 kilo d'Orties pour 20 litres d'eau.

Laissez macérer une semaine, filtrez et pulvérisez sur les plantes envahies.

En textile

La fibre d'Ortie a longtemps été utilisée en tissage pour la fabrication de linge de maison.

Voici un lien vers un article intéressant sur la tradition textile de l'ortie. http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article1359

En cuisine

C'est un légume très riche et fortifiant dont le goût est agréable. Elle a pu rendre de grands services en temps de guerre aux populations rationnées.

Elle peut se cuisiner de différentes façons :

La recette la plus classique est celle de la soupe d'Ortie. Pour cela il vous suffit de cueillir un bon saladier de têtes d'Ortie bien tendres et de les faire cuire avec une grosse pomme de terre. Vous voilà devant une soupe d’un beau vert soutenu propre à l’Ortie !

Vous pouvez cueillir au printemps les jeunes pousses, sélectionner les feuilles et les faire sécher, gardez-les en bocal à l’abri de la lumière, vous les émietterez pendant l’hiver dans vos soupes afin de bénéficier de leur apport en minéraux.

Vous pouvez également la préparer en tarte salée, il vous suffit de la faire cuire à la manière des épinards.

Des petites tartines d'Ortie gratinées au fromage se laisseront déguster.

La gelée d'ortie est très facile à faire et très bonne à tartiner.

L'Ortie se prépare également en sucré. Vous trouverez quelques recettes dans des ouvrages de cuisine sauvage.

Pour la santé

L'Ortie aux yeux du peuple herbe si méprisable

Tient dans la médecine une place honorable

Ecole de Salerne

Voilà bien un domaine où l'Ortie est une plante primordiale. C'est une plante de la tradition populaire, très facilement accessible et sans danger.

Ses composants témoignent de sa richesse : flavonoïdes, minéraux (calcium, potassium, silicium, fer, magnesium), chlorophylle, provitamine A, acide caféique, histamine, tanins, vitamine C, K , B2...

On utilise ses feuilles, ses racines et ses graines.

Feuilles :

Son action diurétique en fait une bonne composante des tisanes drainantes sachant qu’elle permet de compenser par ses nombreux apports la fatigue et les carences que peuvent entraîner une cure de ce type. C'est une bonne dépurative du foie et des reins.

Anti-inflammatoire, elle est utile en usage externe ou interne en cas d’acné mais aussi en cas de douleurs articulaires, d’arthrite, arthrose et rhumatismes.

Elle régule les troubles du sommeil ; Elle a une légère action sur le système nerveux.

Minéralisante, elle aide en cas d’ongles cassants, peau irritée, chute de cheveux. Elle est également un bon antianémique – attention aux personnes souffrant d’hémochromatose.

Sur la peau elle est utile sur l’eczéma, le psoriasis et les dartres.

Elle stimule les fonctions digestives que ce soit au niveau de l’estomac, du pancréas ou du foie.

Elle a une action galactogène et facilite donc l’allaitement, de plus sa richesse permet de faire un apport conséquent de vitamines et minéraux aux mamans qui sont souvent carencées après un accouchement.

En cas de goutte elle peut être couplée avec le Cassis, elle élimine l’acide urique.

Elle est antihistaminique et donc utile en cas d’allergies et sur les piqûres d’insectes.

Efficace dans les cas de troubles prémenstruels.

En lotion elle lutte contre la chute des cheveux.

Elle est hypoglycémiante et donc utile aux diabétiques.

Son action astringente lui permet d’être utile en cas de diarrhée.

Son suc frais est hémostatique et peut donc arrêter le saignement de nez.

Elle est enfin antiseptique et peut être utilisée sur des plaies infectées.

Racines :

Anti-inflammatoires.

Elles stimulent la production de lymphocytes.

Agissent sur les troubles de la miction prostatique. Elles permettent de lutter contre le gonflement de la prostate.

Graines :

Aphrodisiaques, elles entrent dans la composition de plusieurs remèdes.

Elles sont utiles en cas d'énurésie.

Elles sont aussi pectorales.

Ortie, mode d'emploi

Pour la tisane vous pouvez l'utiliser fraîche ou sèche.

une bonne cuillère à soupe par tasse d'eau bouilante à infuser dix minutes.

En cas de fatigue, une tasse trois fois par jour.

En cas de cure pour le système digestif, l'élimination des toxines, les rhumatismes : buvez un litre par jour pendant quinze jours.

En cas de troubles prémenstruels, prendre trois tasses par jour pendant le temps des règles.

Les racines s'utilisent en décoction ou en poudre. Il est plus pratique de les réduire en poudre quand il s 'agit de faire une cure longue, par exemple pour les troubles de la prostate.

Les graines se font infuser dans du vin sucré pour leur vertus aphrodisiaques.

En cas de chute de cheveux, faites macérer les feuilles dans du vinaigre de cidre pendant une semaine et frictionnez vous le cuir chevelu avec le mélange filtré.

L’intérêt de l’Ortie est que son action est multiple et simultanée, ainsi quelqu’un souffrant de douleurs articulaires verra l’inflammation diminuer, son équilibre acido-basique amélioré et ses tissus/cartilages/ tendons renforcés.

Une femme souffrant de syndrome prémenstruel verra ses douleurs et la fatigue diminuer ; le foie est souvent paresseux pendant cette période, il sera stimulé de façon douce et la peau aura meilleure allure. En un mot l’Ortie renforce votre organisme.

Alors vous n'avez plus qu'à vous lancer!

SI vraiment vous avez le coup de foudre vous pourrez rejoindre l'une des associations créées en son nom : La confrérie de l'ortie ; Les compagnons de l'Ortie bienfaisante; La Confrérie des amis de l'Ortie.

Pour tout connaître je vous conseille l'étude approfondie de Bernard Bertrand dans la collection Le Compagnon Végétal aux éditions du Terran : Les Secrets de l'Ortie.

Bibliographie : Plantes et remèdes naturels, Clotilde Boisvert, éditions Aubanel ; Nos grands-mères savaient, Jean Palaiseul, éditions Robert laffont ; La Plante compagne, Pierre Lieutaghi, éditions Actes Sud ; Phytothérapie, collectif, éditions Vidal.

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