Il est important de connaître quelques bases de cueillette afin de préserver les plantes sauvages mais aussi de réaliser des remèdes efficaces.
Selon la plante choisie vous pourrez prélever plusieurs parties différentes. Il est important de se référer à la description de chaque plante afin de savoir quelles sont les parties intéressantes.
Faites–vous un calendrier de récolte qui vous facilitera la tâche.
Si vous débutez dans l’herboristerie familiale, contentez-vous de quelques plantes répondant à vos besoins. Quand vous maîtriserez bien l’ensemble du processus vous pourrez étendre plus facilement votre activité d’herboriste en herbe.
Les parties utilisées des plantes sont
les feuilles, les fleurs, les fruits, les racines, l’écorce ou l’aubier.
Ces parties ne se récoltent pas au même moment. Il est important de connaître le cycle végétatif d’une plante pour ne pas vous tromper.
Les plantes annuelles ont un cycle d’un an, leur vie se termine après la mise à fruit, elles se ressèment d’elles-mêmes ou aidées par l’homme dans le cas des plantes qui ne sont pas indigènes à votre région.
Les plantes bisannuelles ont un cycle de vie de deux ans, leur mise à fruit se passe la deuxième année.
Les plantes vivaces repoussent d’une année sur l’autre.
Certaines plantes vivaces disparaissent complètement en hiver et repoussent au printemps (le plus communément). D’autres vont garder un feuillage au sol sous forme de rosette et seules leurs tiges fleuries se remplacent d’une année sur l’autre.
D’autres encore sont ligneuses et forment des buissons, des arbustes ou des arbres.
Conseils généraux de récolte
Les feuilles se récoltent avant l’apparition des fleurs, l’énergie de la plante est concentrée dans le feuillage qui est jeune et souple. La floraison concentre ensuite l‘énergie de la plante dans son organe reproducteur et les feuilles se lignifient devenant moins riches en principes actifs.
Les fleurs se récoltent au début de la floraison quand elles ne sont pas encore fécondées.
Les fruits se récoltent mûrs.
Les racines se récoltent en fin de végétation quand les fruits sont tombés et que le feuillage commence à disparaître, les nutriments sont alors stockés dans les racines qui vont passer l’hiver en repos et utiliseront leur énergie à faire une nouvelle végétation aérienne.
Les écorces et l’aubier se récoltent à tout moment avec prudence car c’est un processus qui peut affaiblir la plante. Le mieux est de prélever ces parties sur ce que vous devez tailler.
Pour une récolte respectueuse de la plante
Il est important d’assurer la survie d’une espèce que vous utilisez, d’autant plus si elle est prélevée en zone sauvage. Quand vous repérez un massif ou un buisson qui vous intéresse, veillez à laisser suffisamment de sujets pour que les colonies restent en place.
Sur un sujet vous ne prélèverez pas l’ensemble du feuillage, des fleurs ou des fruits mais juste une partie.
Le plus sûr en cas de gros besoins est de dédier un coin de votre jardin à une culture en nombre car il est souvent difficile dans la nature de trouver une plante en grande quantité.
Quant aux racines, certaines plantes peuvent repartir d’un morceau laissé en terre, d’autres ont besoin de la totalité de leur système racinaire pour assurer leur végétation. Pensez-y avant de la déterrer.
En règle générale, on a plutôt tendance à récolter de trop grandes quantités, une famille n’utilise pas des kilos de plantes en une année, essayez de vous réguler en observant ce qui vous est nécessaire.
La récolte se fait par temps sec, cela assure une bonne conservation de vos préparations.
Exemples de récoltes
Le pissenlit on en récolte les feuilles et la racine. La fleur s’utilise pour préparer des boissons.
Les feuilles seront récoltées et transformées au tout début du printemps avant l’apparition de la tige florale. Prenez soin de prélever les feuilles les plus tendres.
Les racines se prélèvent à l’automne. La rosette du pissenlit reste visible vous n’aurez pas de mal à la repérer.
L’aspérule odorante c’est une plante de sous-bois que l’on trouve en colonie. On utilise ses parties aériennes fleuries. Vous attendrez donc le printemps, l’apparition des fleurs donnant le signal. L’aspérule repart de sa racine et se multiplie bien, cependant, si vous voyez un beau massif ne prélevez pas l‘ensemble des sujets. Vous devrez prendre toute la tige fleurie pour vos préparations, il serait dommage de tout détruire. C’est une plante qui se cultive bien au jardin en coin semi-ombragé.
La consoude on utilise sa racine à laquelle on peut ajouter quelques feuilles selon la saison. Sa racine est plus efficace en automne quand la végétation aérienne est terminée. Vous devrez la signaler avec un marquage car elle disparaît complètement. Elle a de grosses racines charnues dont vous pouvez ne prélever qu’une partie. C’est une plante robuste, facile à cultiver qui peut s’avérer envahissante.
Une à deux racines sont suffisantes pour une année d’utilisation pour une famille.
L’aubépine les fleurs se récoltent en mai et sa floraison est fugace, il faut être aux aguets afin de ne pas la rater. Les fleurs se cueillent dès l’ouverture en fin de matinée au plus tard.
Veillez à repérer plusieurs sujets afin de laisser des fleurs sur les arbustes pour qu’ils puissent donner des fruits aux oiseaux.
Vous l’aurez compris, les plantes sauvages ont besoin de votre bon sens pour survivre. L’équilibre naturel est fragile et une cueillette n’est pas sans répercussions. Quand cela est possible, préférez la culture au jardin.
Prochains articles : quelques notions de morphologie des plantes, portraits de plantes.
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